La tuilerie de Bezanleu, en activité jusqu’à la fin des années 1990, produisait des tuiles et briques selon un mode de production artisanal. Son existence est attestée dès le XVIIe siècle par un document, daté de 1638, mentionnant une commande de tuiles de Bezanleu pour la couverture du château de Nemours.
La tuilerie connaît sa plus grande expansion de la fin du XIXe siècle au milieu du XXe siècle. Pour faire face à la concurrence des usines modernes, la tuilerie de Bezanleu avait misé sur la qualité, avec l'obtention du label N.F, et sur la diversification de ses produits, avec notamment la production de tuiles à l'aspect ancien obtenues par cuisson dans d'immenses fours à bois. Elle touchait une clientèle variée d’entrepreneurs, de particuliers, de restaurateurs du patrimoine, et diffusait à la fois sur le marché régional mais plus largement jusqu’en Bretagne, dans le Périgord ou encore en Belgique. Les problèmes de rentabilité de l’outil de production et de concurrence ont finalement eu raison de l’activité céramique à Bezanleu.
Inscrite Monument historique en 1989, la tuilerie de Bezanleu conserve l’ensemble de ses bâtiments industriels : maisons de maître, pourrissoir, halles (dont la grande halle remarquable pour sa charpente en châtaigner), séchoirs, cheminée, fours. Elle présente un intérêt majeur en tant que témoin d’une activité qui fut très importante sur le territoire, comme exemple d’architecture artisanale de qualité et en tant qu’ensemble permettant la mémoire du processus et des techniques de fabrication traditionnelles.